Alcool et grossesse : un cocktail à haut risque pour le bébé
SOURCE : CAF - 09 Septembre 2020
« Zéro alcool pendant la grossesse » : ce slogan, vous l'avez
probablement déjà entendu. Mais les raisons de cette consigne, elles, ne
sont pas toujours connues. Pourtant, un enfant naît chaque jour en
France avec au moins une conséquence liée à l'alcoolisation fœtale,
selon Santé Publique France.
« Le
placenta ne filtre pas l’alcool. Résultat : quand la mère boit dix
grammes d’alcool (l’équivalent d’une bière de 25cl), le fœtus reçoit la
même quantité dans le sang », explicite Olivia Anselem, gynécologue et coauteure d'Il était neuf mois (éditions Albin Michel).
C’est
le cerveau du fœtus qui est en première ligne, avec des conséquences
qui peuvent être dramatiques : malformations, retards de croissance,
déficit intellectuel, troubles du comportement, multi-dys (troubles de l'attention et de l’apprentissage comme la dyslexie)…
Au premier trimestre de la grossesse, la consommation d'alcool peut causer « des malformations qui affectent le cerveau, le visage, les membres, le squelette, le cœur et l’œil », détaille David Germanaud, neuropédiatre à l’hôpital Robert-Debré à Paris.
Au
cours des deux derniers trimestres, le développement cérébral et la
croissance du fœtus risquent également d'être perturbés, avec notamment « des bébés dont la taille et la tête sont plus petites que la moyenne à la naissance ». Lorsque plusieurs de ces problématiques se cumulent, on parle de « syndrome d’alcoolisation fœtale ».
Zéro alcool, zéro risque
« Tant qu’on ignore sa grossesse et qu’on a eu quelques consommations d’alcool modérées, il ne faut pas s’alarmer. A partir du moment où on le sait, il est préférable de passer à une absence totale de consommation », résume Olivia Anselem.
Si vous souffrez d’une addiction à l’alcool, signalez-le à votre sage-femme ou à votre médecin. « Il faut absolument s’appuyer sur le corps médical. Des solutions existent pour réduire les risques pour la mère et le bébé, avec des prises en charge en addictologie », assure la gynécologue.
Après l'accouchement, les mères allaitantes doivent continuer à être vigilantes. Olivia Anselem poursuit : « L’alcool passe aussi dans le lait maternel, ce qui peut avoir des conséquences sur le plan neurologique, car le cerveau continue à maturer dans les premières années de la vie. » Sobriété maximale donc, jusqu’à ce que votre bébé soit sevré.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire