Commerces : peut-on vous refuser un paiement en espèces par crainte du virus ?
Publié le 23 avril 2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Vous avez été confronté à un refus de paiement en argent liquide chez un
commerçant qui invoquait le risque de contagion par la manipulation des
pièces et des billets ? Cela est illégal, et aussi discriminant comme
le rappelle le Défenseur des droits.
Le paiement sans contact reste un
moyen pour payer en toute sécurité. Il sera bientôt possible de payer
sans contact pour un montant allant jusqu'à 50 €.
Ce n'est pas permis
Le
paiement en espèces est le seul moyen de paiement que le commerçant est
dans l'obligation d'accepter. S'il refuse, il est passible d'une amende
de 150 € (2e classe). Par ailleurs, cette attitude pourrait être qualifiée de « refus de vente » qui est une pratique interdite par le Code de la consommation.
Toutefois, le refus est possible dans certains cas. Par exemple :
- le nombre de pièces utilisées par le consommateur pour payer est supérieur à 50 ;
- le commerçant n'a pas assez de pièces pour rendre la monnaie. C'est le consommateur qui doit faire l'appoint ;
- la pièce ou le billet est trop abîmé et pourrait être rejeté par la Banque de France ;
- la pièce ou le billet est suspecté d'être faux ;
- il s'agit d'une pièce ou d'un billet retiré de la circulation ;
- la pièce ou le billet est une devise étrangère ;
- pour des raisons d'ordre public ou techniques : par mesure de sécurité pour des commerçants en horaires de nuit, par mesure de protection contre des actes de vandalisme envers les horodateurs.
Le paiement en espèces est limité par des seuils fixés par la loi (par exemple : 1 000 € pour un particulier au bénéfice d'un professionnel, 300 € pour le paiement des impôts).
C'est aussi discriminant
Le
Défenseur des droits rappelle que refuser le paiement en espèces
représente une discrimination qui a pour effet de priver de nombreuses
personnes de l'accès aux produits de première nécessité : « les majeurs protégés »
(régime de tutelle, de curatelle, ou de sauvegarde de justice), les
personnes en situation de vulnérabilité économique comme certaines
personnes âgées, les personnes percevant les minima sociaux, les
personnes sans abri, ou encore les mineurs non accompagnés et les
demandeurs d'asile ne disposant pas de cartes de paiement.
Les personnes qui rencontreraient ce problème peuvent le signaler auprès du Défenseur des droits
ou de la Direction départementale de la protection des populations
.
Et le paiement sans contact ?
Le
paiement sans contact par carte bancaire permet de procéder au paiement
sans taper son code confidentiel et évite ainsi de manipuler le
terminal.
Il peut représenter une précaution supplémentaire dans le
contexte de l'épidémie de Covid-19.
Sur recommandation de l'Autorité bancaire européenne, le plafond d'un paiement sans contact actuellement fixé à 30 € sera relevé à 50 € à partir du 11 mai 2020, sans qu'il soit nécessaire de renouveler sa carte.
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